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Accroissement des tensions en Ukraine suite à la reprise des hostilités

La dernière trêve entre l’armée Ukrainienne et les rebelles prorusses, instaurée en décembre 2016, aura été de courte durée.  Depuis le 29 Janvier, 2017, on décompte une vingtaine de morts et plus d’une cinquantaine de blessés dans la région du Donbass, suite à des affrontements aux abords de la ville d’Avdiivka, non loin de Donetsk, capitale des rebelles. Au cours des derniers jours, plus de 5.600 violations du cessez-le-feu auraient été recensées par l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Un tel regain de violence suscite l’inquiétude de l’Union Européenne, de l’OTAN, et de la Russie. Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, en appelle donc à la Russie à utiliser sa « considérable influence auprès des séparatistes » afin de mettre fin aux conflits.

 

Situation militaire

Depuis le commencent du conflit Ukrainien en 2014, plus de 10.000 personnes ont été tuées.  La situation empire depuis quelques jours, et pourrait prendre la tournure d’une crise humanitaire faute d’action de la communauté internationale. Actuellement, les forces Ukrainiennes tiennent la ville d’Avdiivka, mais font face à des bombardements intensifs de la part des rebelles. Ces derniers ont établi un bastion dans la ville de Donetsk, à une dizaine de kilomètres d’Avdiivka.  Prise entre deux feux, la population d’Avdiivka doit faire face à des coupures d’eau courante et d’électricité, ainsi qu’à des températures extérieures descendant jusqu’à -20 degrés Celcius. Un plan d’évacuation de la ville est en train d’être mis en place, mais seul une fraction des 20.000 habitants de la ville a été évacué jusqu’à maintenant.

 

Évidemment, Kyiv et les séparatistes s’accusent mutuellement d’être responsables de l’éruption des violences. Les rebelles reprochent aux forces Ukrainiennes d’avoir empiété sur leur territoire, tandis que Kyiv accuse les séparatistes d’avoir lancé un assaut sur Avdiivka, dans le but de les faire réagir.

 

Adhésion à l’OTAN

Certains observateurs accusent la Russie d’être directement responsable du conflit actuel, suite à un rapprochement entre l’Ukraine et l’OTAN. En effet, le Président Ukrainien Petro Porochenko a récemment déclaré vouloir organiser un référendum national, portant sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Selon lui, 54% de la population est aujourd’hui favorable à une telle mesure.

 

L’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN à long terme aurait d’importantes conséquences. Premièrement, l’Ukraine bénéficierait de l’Article V de la Charte de l’OTAN, lui permettant d’invoquer une légitime défense collective si elle doit faire face à une agression provenant de la Russie. De plus, l’OTAN pourrait potentiellement stationner des troupes en Ukraine, non loin de la frontière Russe, et aider l’armée Ukrainienne à reprendre contrôle du Donbass. Il est évident qu’une telle possibilité déplaise à Moscou, qui s’inquiète déjà des déploiements de l’OTAN le long de ses frontières, notamment dans les Pays Baltes.

 

Nouvelle administration américaine

Il faut néanmoins noter que la reprise des combats eût lieu suite au premier contact officiel entre Donald Trump et Vladimir Putin, qui s’est tenu le 28 Janvier, 2017. Le président américain avait déjà manifesté sa volonté de renouer le dialogue avec son homologue russe, ainsi qu’une certaine sympathie envers ce dernier, à plusieurs reprises. Dès lors, on peut s’attendre à ce que les récents affrontements en Ukraine aient, en fait, été provoqués par Moscou dans le but de tester les limites de la nouvelle administration américaine.

 

La population d’Avdiivka, qui se retrouve prise entre deux feux, est la victime principale de ces manigances. Afin d’éviter une crise humanitaire, il convient que les belligérants cessent les hostilités au plus vite. De même, les États-Unis doivent réaffirmer son engagement envers le cessez-le-feu Ukrainien, afin de dissuader Moscou d’entreprendre des mesures visant à déstabiliser l’Est de l’Ukraine.

 

Photo: OSCE SMM monitoring the movement of heavy weaponry in eastern Ukraine (2015), by Andrew J.Kurbiko via Wikimedia Commons. Licensed under CC BY-2.0.


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Author

  • Léo-Paul Jacob

    Léo-Paul Jacob is a Junior Research Fellow at the NATO Association of Canada(NAOC), currently in his third year of B.A(Hons) in Political Science at Concordia University. Prior to working at NAOC, he wrote for the ‘Political Bouillon’, an inter-university journal based in Montréal. His research interests include the Nordic and Baltic regions, along with European and Russian foreign politics. He is most interested by the existing relationships between Sweden, Finland, NATO and Russia. Those interests led him to study Swedish and Russian. After completing his B.A, Léo-Paul plans to pursue his Graduate studies in International Security or International Affairs in Europe. You can contact him via email- jacob.leopaul@gmail.com.

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Léo-Paul Jacob is a Junior Research Fellow at the NATO Association of Canada(NAOC), currently in his third year of B.A(Hons) in Political Science at Concordia University. Prior to working at NAOC, he wrote for the ‘Political Bouillon’, an inter-university journal based in Montréal. His research interests include the Nordic and Baltic regions, along with European and Russian foreign politics. He is most interested by the existing relationships between Sweden, Finland, NATO and Russia. Those interests led him to study Swedish and Russian. After completing his B.A, Léo-Paul plans to pursue his Graduate studies in International Security or International Affairs in Europe. You can contact him via email- jacob.leopaul@gmail.com.
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