Jeudi 30 novembre, l’Association du Canada pour l’OTAN a été invitée à participer à une journée de débats autour du thème « Positionnement pour la préservation de la paix : les nouvelles formes de maintien de la paix. ». Organisée par l’Institut Mackenzie en collaboration avec la Défense Nationale du Canada, cette journée a réuni des intervenants multiples, spécialistes des questions de sécurité et militaires.
« L’évolution de notre climat de sécurité : les leçons à tirer des récentes opérations russes » a fait l’objet d’un premier débat. Robert Baines, Président de l’Association du Canada pour l’OTAN a animé la discussion avec à ses côtés James Poborsa, enseignant-chercheur spécialiste de la Chine à l’Université de Toronto et co-éditeur en chef de l’Association du Canada pour l’OTAN, Agris Ozolins, Lieutenant-Colonel, attaché à la défense de Lettonie et le docteur Kenneth Geers, chercheur scientifique principal basé à Toronto et consultant pour l’entreprise Comodo.
Robert Baines a introduit ce débat en évoquant les nouveaux défis de l’OTAN. « Après la Russie, nos objectifs étaient la promotion des valeurs démocratiques et du maintien de la paix », souligne-t-il. Selon James Poborsa, « la stratégie de l’OTAN est d’avoir une force en réserve, pas de déclencher la guerre ».
Une approche soutenue par Agris Ozolins rappelant que la force militaire « ce ne sont pas des mathématiques » car ne tenant pas uniquement au nombre de moyens militaires. « La clé c’est l’unité, grâce à l’adhésion à l’OTAN, grâce à l’union Européenne ».
Une notion d’ « unité » également partagée par Kenneth Gers pour qui « L’Alliance est soudée ». Il a par ailleurs évoqué le contrôle politique qui « passe par le contrôle de la communication ». Selon lui, « Internet et les réseaux ont eu des effets positifs », notamment en ce qui concerne le partage des données et la réactivité dans les communications. « Grace à cela, on est plus soudé, plus ensemble ».
Toutefois, l’accès et l’usage des réseaux peut, parallèlement, affaiblir notre sécurité. L’affaire Kaspersky en est l’exemple récent. La cyberattaque est en effet ce qui en est à craindre lorsque les gouvernements et forces militaires font l’usage de ces réseaux au plus haut niveau. Kenneth Geers, qui définit la cyberattaque comme « l’espionnage par internet et par les réseaux » dénonce aussi la manipulation qui peut être faite de ces données dérobées. Selon Robert Baines, il faut qu’une attention particulière soit portée aux réseaux internet, notamment pour les grandes entreprises qui disposent d’éléments financiers importants. Il souligne par ailleurs, « l’instrumentalisation dont peuvent faire l’objet les éléments de la vie privée » qui auraient été dérobés.
Pour Kenneth Geers, « c’est facile d’être déstabilisé » et soutient qu’il faut de « l’intelligence dans la façon dont on utilise l’information et les réseaux ». De son côté, Agris Ozolins affirme que l’« on est des cibles » et que pour cela « combattre la cyberattaque n’est pas suffisant, il faut la prévenir ».
Parce qu’il en va de la sécurité de chacun des pays, les acteurs étatiques doivent tout mettre en œuvre pour tenter de prévenir les effets néfastes de l’usage des réseaux et d’Internet. « La sécurisation de nos réseaux est primordiale pour lutter contre les cyberattaques » affirme en effet Agris Ozolins.
Outre le sujet de la cyberattaque, ce débat a été l’occasion de rappeler, à plusieurs reprises, « l’importance du dialogue » entre les états et la nécessité de faire appel aux différentes solutions diplomatiques pour prévenir les conflits. « Le Canada a la réputation de privilégier le dialogue et le maintien de la paix » se félicite Agris Ozolins. Pour y parvenir, « l’éducation des jeunes aux valeurs démocratiques » est essentielle et « l’Université de Toronto est réputée pour avoir de très bons programmes en matière de politiques internationales », se réjouit James Poborsa.
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